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Dans le calme de sa voix, on sent à la fois la conviction et la sérénité. Pamela Akplogan parle de jeunesse, de justice sociale et de développement comme on parle de quelque chose qui fait partie de soi. Et pour cause, cela fait plus de 20 ans qu’elle s’y consacre, avec passion et engagement. Cadre internationale, Experte en développement, coopération et jeunesse, Pamela a gravi les échelons sans jamais perdre de vue ce qui l’anime : le service pour le bien commun.

Formée au Bénin et aux États-Unis, elle est aujourd’hui doctorante en sciences sociales, titulaire d’un Master en sciences socio-éducatives et de plusieurs certifications en leadership et gestion d’organisations.

Son parcours professionnel l’a menée au sein d’institutions de renom : Plan International, l’Union Africaine, l’organisation Mondiale du Mouvement Scout ou encore l’Organisation Internationale de la Francophonie. Partout, elle a travaillé sur des projets et stratégies qui touchent à l’essentiel : donner aux jeunes les moyens d’agir. « Je crée des solutions à fort impact pour répondre aux enjeux de développement », dit-elle simplement. Derrière ces mots, il y a des années d’expérience et une foi tranquille dans la capacité de la jeunesse à transformer le monde.

Des débuts marqués par le scoutisme et la résilience

Tout a commencé à Porto-Novo, quand elle n’avait que douze ans. C’est au sein du scoutisme catholique qu’elle a pris la parole pour la première fois, plaidant déjà pour l’éducation des filles.

Une vocation née dans l’épreuve : « Mon père est décédé quand j’avais neuf ans. Ma mère, qui s’est battue seule pour éduquer ses filles. Elle m’a poussée vers le sport et le scoutisme pour m’épanouir. »

Cette force maternelle l’accompagnera toujours. Elle apprendra à ne jamais baisser les bras, même quand tout semble perdu. De fil en aiguille, Pamela s’engage dans des associations par le volontariat et à l’université en tant que Présidente de l’association des Femmes. Elle devient présidente de la Jeunesse du Scoutisme en Afrique en 2015, représentant cinq millions de jeunes.

En parallèle, elle poursuit des études en droit à la FADESP-UAC et en Sciences Socio-Éducatives à INJEPS, tout en multipliant les initiatives citoyennes. En 2014, elle crée OLADÉ, un programme pour renforcer le leadership des filles à travers le sport et l’éducation. « Nous avons mené plusieurs projets, dont des camps sportifs, et la campagne nationale PlaySafe. Elle a permis de sensibiliser sur la sécurité des espaces sportifs et de mobiliser des fonds pour soutenir la Fédération de Rollers après l’accident d’une athlète sur leur espace d’entraînement. »

Pamela est aussi passée par le journalisme sportif, et même par les tatamis et les terrains de basket-ball : médaillée d’or au basketball et médaillée de bronze au judo, elle a gardé en elle, le goût de l’effort et de la persévérance.

De l’action locale à l’impact global

Si la perte de son père a forgé sa force intérieure et son engagement, son parcours professionnel a façonné sa vision du monde. « Créer OLADÉ a été un moment décisif. J’ai appris à transformer mes idées en actions concrètes. Puis, en rejoignant des organisations internationales, j’ai compris comment penser l’impact à l’échelle du continent et du monde. »

Aujourd’hui, Pamela voit chaque jeune comme un acteur de changement potentiel. Ce qui la motive le plus ? Voir les jeunes prendre confiance, s’exprimer et transformer leur environnement. « Quand une fille gagne en assurance grâce à un programme de leadership, quand une politique évolue parce qu’elle intègre la voix des jeunes, je me dis que nous avançons. »

Une vie guidée par des principes

Dans tout ce qu’elle entreprend, Pamela suit cinq valeurs simples : l’intégrité, la résilience, l’audace, la dignité et le respect. Agir avec transparence, persévérer dans les moments difficiles, oser sortir des sentiers battus et traiter chacun avec considération. « Ces principes orientent ma vie et mes choix, autant personnels que professionnels».

Pour elle, les défis n’ont jamais manqué. Être une jeune femme africaine dans des environnements parfois discriminatoires n’est pas sans obstacles. « J’ai souvent dû faire face à des stéréotypes liés au genre, à l’âge ou à l’origine. Mais je me suis servie de ces épreuves comme d’un moteur pour aller plus loin. »

L’échec ? Elle le considère comme un maître. Le doute ? Un passage nécessaire. « Je prends du recul, je me fais conseiller, et j’agis. L’action redonne toujours confiance. »

La jeunesse est une solution

De son parcours, Pamela tire une conviction profonde : la jeunesse est un atout, pas un problème à gérer. « Investir dans la jeunesse, c’est investir dans la prospérité de l’Afrique. » Elle plaide pour une approche du développement centrée sur l’humain, sur la prospérité partagée, sur l’équité et sur la justice sociale.

Selon elle, il faut repenser la coopération internationale pour qu’elle soit plus inclusive et qu’elle prenne en compte les priorités locales. « Il est temps de remettre la dignité et la solidarité au cœur des politiques publiques. »

Jeunesse En Dialogue” : un espace pour rêver et agir ensemble

C’est cette même conviction qui l’a poussée à lancer Jeunesse En Dialogue (JED), une initiative qui vise à créer un pont entre les jeunes et les décideurs. Un projet qui mobilise, inspire et valorise l’engagement au service des communautés. « Un Bénin développé a besoin d’une jeunesse engagée, et une Afrique prospère a besoin d’une jeunesse en dialogue », affirme-t-elle.

Avec 60 % de la population béninoise composée de jeunes, l’enjeu est clair : leur donner la parole, les écouter, les responsabiliser. La première édition du projet JED réunira près de 300 jeunes autour de thèmes essentiels comme l’emploi, la citoyenneté, la paix et la gouvernance. Il s’agira non seulement d’échanger, mais aussi de formuler des recommandations concrètes.

Pour Pamela, JED n’est pas un simple événement : « C’est un mouvement. Une voix collective. Un espace d’action et d’impact. » Elle rêve que cette initiative s’étende à d’autres villes et d’autres pays, pour inspirer une génération de jeunes engagés et confiants dans leur capacité à construire le futur.

Un message aux jeunes filles

Pamela Akplogan croit à l’éducation des filles et à l’autonomisation des femmes. En ses propres mots : « Aucun parcours n’est parfait. Il faut du courage, de la foi, et la volonté d’apprendre.

Ne laissez jamais personne vous faire douter de votre valeur. Engagez-vous, formez-vous, et n’attendez pas qu’on vous donne la parole. Prenez-la. »

Et comme souvent, elle termine sur un sourire, celui de ceux qui savent qu’ils sont sur le bon chemin.

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